Les vestiges qu'y ont trouvés les chercheurs permettent de dire qu'au paléolithique beaucoup de grottes des environs de Saint-Hippolyte ont été habitées. S'y abritaient des chasseurs nomades que, de siècle en siècle, d'autres peuplades ont remplacées. A l'époque du néolithique (12000 ans avant JC), des immigrants apportent l'art de travailler les silex, de fabriquer la céramique. Plus tard, des races nouvelles, dites des dolmens, élèveront des buttes ou des cabanes à proximité des cours d'eau. Les dolmens, rappelons le, parfois annoncés par des menhirs, étaient les tombes de grands personnages. On peut d'ailleurs encore en visiter un à la Galaberte... où il a été redressé.
      L'âge du cuivre, l'âge du bronze, celui du fer nous amènent, de millénaire en millénaire, à la période protohistorique qui voit les Ibères refoulés par les Ligures, et l'installation chez nous de nouveaux conquérants, les Volces arécomiques, qui furent soumis par Jules César.
      C'est à cette époque gallo-romaine que M. André Peyriat, l'auteur de l'ouvrage l'Histoire de Saint-Hippolyte du Fort, fait remonter ses origines. Selon lui, ses premières maisons auraient été bâties pour servir de relais, au bord de la route des Rutènes (qui reliait la Provence au Rouergue) tracé suivi par la route actuelle Nîmes-Le Vigan. Le faubourg de Mandiargues, le hameau de Malataverne, se seraient construit autour. Mais le premier village même qui s'appelait en 1227, Santi Ypolite de Rupe Furcata (de la roche fourchue ou de Rochefourcade), s'accrochait au flanc de la colline de Pie de Mar autour du château féodal dont il ne reste aujourd'hui que quelques pans, refuge pour ses habitants aux temps sombres des grandes invasions, celles des Burgondes, des Sarrazins et, surtout, des wisigoths qui ravagèrent le pays : certains historiens de se disent-ils pas que ce sont ces barbares qui ont bâti Césas et Cambo ?
     Quand les temps devinrent plus sûrs, les manants descendirent du château pour s'établir d'abord au pied de la montagne de Pié de Mar, là où se trouve aujourd'hui le faubourg de l'Église, puis tout près du Virdoule, un peu en amont de son confluent avec l'Argentesse. Et, peu après la Croisade des Albigeois (1208), Saint-Hippolyte changera de nom pour devenir, parce qu'on y traversait la rivière sur une planche, la planquette,, puis retrouvant son saint, Saint-Hippolyte de la Planquette. Notons que, si les piétons traversaient sur une planche, les attelages, eux, renforcés par des chevaux ou des boeufs pour remonter la pente, passaient à gué (les premiers ponts d'ailleurs en bois et fragiles, ne furent construits qu'au début du XVIIéme siècle). Cette installation, au débouché de deux vallées cévenoles et à un carrefour de routes, ne fut pas de tout repos pour la bourgade, qui eut à subir les contrecoups de toutes les guerres méridionales : croisade des Albigeois, guerres de religion, guerres de Rohan, guerre des Camisards, sous Louis XIV.

 C'est à ce moment-là que fut construit le fort qui a donné à Saint-Hippolyte son nom définitif : Saint-Hippolyte du Fort. Furent construits en même temps que des remparts qui, partant du Fort, gagnaient d'abord l'Argentesse et la porte de Montpellier par laquelle, de ce côté-là, on entrait ( la ville  ayant 5 portes).  Mais cette installation au bord du Virdoule avait tout de même de gros avantages : en coupant son lit à pente rapide, de chaussées, nos anciens dérivèrent utilement son eau pour arroser jardins et cultures, et surtout, pour alimenter un canal l'Agal, qui devait permettre, en faisant tourner été comme hiver, les roues des moulins des tanneries, des teintureries, le développement de toute une industrie.

     Si, au recensement de 1851, Saint-Hippolyte comptait 5726 habitants, c'était bien grâce à cela parce qu'elle avait à la fois une activité agricole importante, une activité industrielle intéressante, et avec ses commerces, son artisanat, un troisième secteur également prospère, étant une ville de "tombée" : on y venait s'approvisionner de tous les villages et hameaux de la montagne ainsi que des mas les plus éloignés de la plaine de Pompignan. Ses foires, ses marchés étaient renommés. Et c'est à la fin du XIXéme siècle que le bourg, avec l'activité de sa gare de marchandises, de sa gare de voyageurs et de son École militaire (qui venait d'être inaugurée), connut son apogée. Il était alors très animé, puisque la majorité de la population vivait dans ses murs. Ses rues étaient égayées, tous les 50 mètres, de petites épiceries ou encore de boutiques d'un autre temps : celle de la modiste ou du chapelier, du tailleur ou du bourrelier, du sabotier, de la laitière s'affairant avec ses bidons et son quart, celle du boulanger, aussi, cuisant son pain dans le four à bois. Des villages voisins, on venait, le dimanche, à Saint-Hippolyte, à pied ou en char à bancs, voir défiler sur le Plan Les Enfants de Troupe, ou, dans les plaines de Mandiargues d'où décollaient des aéroplanes faisant des acrobaties...
     Bientôt surviendront les guerres et leurs cortèges de deuil et de malheurs. En 1944, quand les SS sont venus y semer la terreur, elle a vécu des heures tragiques. Elle a perdu son École Militaire et vu s'arrêter l'une après l'autre ses filatures, ses bonneteries, ses tanneries : si bien  que son secteur industriel n'est plus représenté aujourd'hui que par l'usine de chaussures Jalatte.

     Le secteur agricole tient bon. Les vins ont gagné en qualité , ils ont été primés et se vendent bien. Primés aussi ont été ses fromages tandis que la viande et la charcuterie du pays maintiennent une excellente réputation. De grands travaux ont agrandi la ville. La ville a bien développé ses services sanitaires et éducatifs. Elle a sa piscine, son centre aéré. L'ancienne caserne est devenu le Musée de la Soie, très visité.
     On peut s'y renseigner au syndicat d'initiative, pour la visite des vielles fontaines (13) et pour celle des cadrans solaires (23).
     Les habitants de Saint-Hippolyte ne sont pas des St Hyppolytains ni des St Hippolytois mais des Cigalois ou des Cigaloises pour les dames.